Famille recomposée: surmonter les divergences

 

Les familles recomposées sont de plus en plus courantes et bien qu'elles puissent être source de bonheur et d'enrichissement, elles présentent aussi des défis uniques au quotidien.

Voici quelques conseils pour favoriser une harmonie durable.

 

Anticiper les sujets qui fâchent et se mettre d'accord sur des valeurs communes

La plupart des conflits sur l'éducation et la discipline peuvent être évités si le couple a abordé le sujet avant l'emménagement.

 

Prendre une pause dans le feu de l'action pour une concertation avec le parent ou beau parent

Dire à un enfant : « Je ne sais pas, je vais en parler avec ton père/ ta mère/ ton beau-père/ ta belle-mère et je te répondrai après. » Reconnaître que les choses ont changé avec l'emménagement du beau-parent : « C'est vrai. Maintenant on habite avec Z et il/ elle a son mot à dire sur le fonctionnement du foyer. »

 

Éviter de critiquer les décisions de l'autre

Il est possible de dire qu'on n'est pas d'accord avec une décision et de valider les émotions de l'enfant (qui est peut-être déçu, en colère ou ressent de l'injustice), puis d'annoncer qu'on va en parler avant de revenir vers lui.

Le beau-parent doit d'abord construire un lien de confiance avant d'exercer une quelconque autorité. La discipline doit rester principalement du ressort du parent biologique au début.

 

Si les règles changent, les annoncer ensemble

Si les enfants objectent « Tu as décidé ça uniquement parce que c'est lui [elle] qui le veut ! », répondre : « C'est vrai que c'est lui/ elle qui a soulevé ce problème, mais si je n'étais pas d'accord, je n'aurais rien changé. »

 

Flexibilité et bienveillance

 Une fois la source du problème mise au jour, il va peut-être falloir faire des concessions, renoncer à une image personnelle de la famille idéale.

Clairement, accepter que tout ne soit pas parfait! Les familles recomposées ne fonctionnent pas comme des familles traditionnelles et c'est normal. Il est inutile de chercher à recréer un schéma classique. Chaque famille trouve son propre équilibre, avec ses règles et ses dynamiques.

 

Concrètement, ça donne quoi?

 

1.Anticiper

• Anticiper un maximum de questions d'éducation.

• En parler AVANT de passer beaucoup de temps ensemble, voire de vivre ensemble.

• Trouver un accord global sur «comment on élève les enfants» et «qui fait quoi» (en dehors des tensions du quotidien).

• Aborder les sujets quotidiens : heure du coucher, autorisation de regarder la télé, temps passé devant les écrans..

 

 2.Communiquer

 • Ne pas partir du principe que l'autre a la même vision éducative et les mêmes habitudes.

• Se poser des questions sur : • la conception de chacun de l'éducation, • les concessions envisageables, • les impératifs non négociables.

Exemples de questions :

Quelle place je souhaite que mon/ ma partenaire prenne auprès de mes propres enfants ?

Quelle place je souhaite prendre auprès de ses enfants ?

Quels sont les points communs à nos deux familles, qui peuvent servir de points d'appui pour créer une culture familiale ?

Quelles sont les différences ? comment trouver des accords qui ne défavorisent personne ?

Est-ce que les différences d’âge entre enfants entraîneront des règles différentes ?

 

• Mettez en place des espaces de dialogue réguliers où chacun peut s'exprimer librement: il est essentiel que chaque membre de la famille puisse exprimer ses émotions, ses besoins et ses inquiétudes sans crainte de jugement.

 

3. S'adapter • En cas de doute, prendre du temps : « Je ne sais pas, je vais en parler avec ton père/ta belle-mère et je te répondrai après. »

• Les enfants et adolescents méritent d'être pris au sérieux, autant que les deux parents.

 • En cas de désaccord, mieux vaut évoquer la situation plutôt que fermer les yeux.

 • Annoncer les changements de règles. Ex : « Jusqu'à présent, je ne vous ai jamais demandé de nous aider à mettre la table. A partir de maintenant, un tour de rôle sera affiché sur le frigo et je suis d'accord avec cela. »

Chaque membre a son propre rythme pour s'adapter à cette nouvelle réalité. La patience est primordiale: il faut laisser du temps aux liens pour se tisser naturellement. La confiance et l'affection se construisent progressivement à travers des moments partagés et non imposés.