Faire la paix avec son passé d'enfant


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REGARDER LA RÉALITÉ DE NOTRE PROPRE ENFANCE POUR CHEMINER VERS LA NON-VIOLENCE EDUCATIVE

Certains professionnels préfèrent parler d'éducation "consciente" plutôt que d'éducation bienveillante pour mettre l'accent sur la nécessité d'un travail de déminage du passé dans le cheminement vers la bientraitance éducative.

Pouvons-nous parler de l'éducation de nos enfants sans parler de celle que nous avons reçus et combien elle a pu nous marquer, consciemment ou non? 

Le mécanisme de protection psychologique

Un parent qui n'a jamais été pris dans les bras par ses parents quand il pleurait enfant peut avoir du mal à supporter les pleurs de son propre enfant et à le consoler. Accueillir la tristesse de l'enfant et le câliner, ce serait voir l'enfant recevoir la tendresse que le parent n'a pas reçu dans le passé. Le parent peut avoir eu tellement de peine de n'avoir jamais reçu de réconfort qu'il ne veut pas réveiller la douleur de ce manque.

Une double négation

Nier son besoin d'ancien enfant : "Je n’ai jamais eu de câlin et je n’en suis pas mort."

Nier le besoin actuel de son propre enfant : "C'est de la comédie, il m’énerve avec ses pleurnicheries."

Guérir son enfance

Une personne qui n'a pas pu pleurer ses blessures d'enfance parce ces blessures (émotionnelles et/ou physiques) n'ont pas été identifiées comme des injustices (sous le couvert du fameux "c'est pour ton bien ou je suis sévère pour que tu tournes bien") et parce qu'aucun témoin secourable n'a rétabli la vérité (« non, un parent n'a pas le droit de donner une fessée, ni de tirer les oreilles", "oui, tu as le droit d'être en colère contre ton parent qui t'a fait du mal »)

Des réactions liées au passé

Le fait qu'un enfant éveille en nous un sentiment insoutenable, menant à une perte totale de contrôle, comme un geste qui part tout seul avec, parfois, de la violence ( fessée, hurlements) indique un nœud lié au passé, c'est-à-dire le besoin de guérir notre histoire personnelle pour entendre le besoin de son enfant sans y projeter notre passé et agir de façon plus juste et efficace.

Cependant quand l'enfant a un trouble (TDAH, TOP) ou qu'une forme de tyrannie s'est mise en place à la maison, il est évident que le comportement de l'enfant pousse à bout tous parents; un accompagnement parental doit être mis en place pour aider le parent à gérer au quotidien le trouble de son enfant.

Ces troubles ne viennent qu'augmenter la difficulté qu'éprouve le parent à se contrôler et on assiste à une escalade de la violence.

Travailler certaines de nos réactions parentales incontrôlées

Elever nos enfants peuvent alors se révéler être une formidable occasion de nous élever en même temps que nous les élevons à condition d'écouter nos inconforts et de traiter nos « pétages de plomb » comme des indices d'une histoire à travailler.

Les parents peuvent comprendre leurs enfants et avoir une attitude juste envers eux autant qu'ils ne soient pas enfermés dans des schémas rigides issus de l'éducation qu'ils ont reçue ou ne restent encore trop blessés de leur propre histoire. 

Pour certains parents, ce travail va devoir passer par cette prise de conscience et un accompagnement thérapeutique individuel. 


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